Introduction:

Dog[Lab]02 est une installation robotique de 14 robots chiens présentée sous forme de performance d’un quinzaine de minutes environs. Ce travail est la suite d’une précédente installation nommée Dog[LAB01

 

Dog[LAB]01:

Dog[Lab]01 qui est le point de départ de ce travail, a vu le jour fin 2003 sous une première version présentant 5 robots chiens puis s'est vu enrichi de deux nouveaux pensionnaires en 2004.

Cette installation robotique a été récompensée par deux premiers prix: VIDA 6 (Espagne) et Digita Awards NHK (Tokyo) et a fait l'objet de nombreuses publications et expositions dans divers pays: Japon (Media Art Festival, Digital Stadium), Corée du Sud (Sciart V 3), Autriche (Ars Electronica), Espagne (Foire d'Art Internationale ARCO 04), Angleterre (Machinista) et en France (Festival International EXIT, VIA, Lille 2004, Arborescence...). Dog[LAB02 sera présenté pour la première fois à Sao Paulo le 18 Juillet 2006.

Pour plus d'infos sur Dog[LAB]01 cliquer ici

 

Description:

Dog[LAB]02 constitue donc la deuxième étape du projet Dog[LAB]01, qui rassemblait sept robots chiens hybrides transgéniques différents, la phase suivante dans l’élaboration de ces nouvelles espèces animales hybrides.

Après la phase d’étude et analyse expérimentale en laboratoire sur plusieurs individus uniques, une création de meute de clones peut alors voir le jour. Une fois crées en laboratoire ces nouvelles espèces peuvent être (re)produites. On passe du prototype individuel à la meute de clones… une idée indissociable de l’idée du clonage reproductif.

Il s’agit de prendre le modèle "Dolly" et d’en créer tout un troupeau identique. Les ovins et bovins ont déjà beaucoup attirés l’intérêt des scientifiques et industriels et se sont ainsi vu transformés (améliorés) par sélections génétiques et croisement successifs. Les réelles manipulations génétiques dont ils ont pour l’instant fait les frais se sont bien souvent soldées par des échecs. Avec la mise au point de cette toute nouvelle espèce "Dolly", une reproduction peut être envisagée.

La meute de "Dolly" constitue donc un ensemble de 14 animaux dont les caractéristiques sont issues du mélange génétique propre à cette espèce (Chien 50%, Brebis 30%, Vache 15%, Mouton 5%) et morphologiquement identiques: même poids, même taille, même pelage.

Ceci est bien entendu caricatural car l’on sait bien aujourd’hui que deux clones partagent certes le même patrimoine génétique mais non une morphologie parfaitement identique et encore moins un caractère similaire. La déception en 2001 du premier chat cloné "Copycat", qui n’était pas la copie conforme de l’original, est heureusement venue souligner cet aspect non commercial du clonage reproductif.

 

Synopsis:

Nous voici donc en présence d’un meute de clones "Dolly" où chacun évolue indépendamment dans cet espace de gazon artificiel qui est commun maintenant, les clones sont sortis du laboratoire et semblent être capables d’évoluer en communauté. Ils se déplacent lentement, bêlent, broutent… Tout semble normal mise à part l’étrange similitude morphologique des animaux de ce troupeau. Chaque clone a un comportement similaire "normal" non identique et non synchronisé.

Pourtant cette espèce soufre des divers problèmes que les ovins et bovins ont pu rencontrer suite à diverses expérimentations animales (ESB, tremblante du mouton, dégénérescence et vieillesse prématurée dues au clonage…).

Soudainement, ces symptômes pathologiques commencent peu à peu à apparaître et à envahir la meute. Un animal, puis deux, puis trois... toute la meute semble peu à peu touchée par cette épidémie. Les animaux tremblent, trébuchent, tombent, se relèvent péniblement.

Puis la meute de clones se met brusquement à avoir un comportement uniforme et synchronisé: tous les robots se mettent à trembler en même temps et à émettre exactement les mêmes bêlements nasillards. Ils ne tiennent plus sur leurs pattes fébriles et ont de plus en plus de mal à se déplacer. L'ESB semble avoir frappé...

Les tremblements redoublent d’intensité, puis soudain, ils s’effondrent tous en même temps et poussent à terre de petits cris plaintifs, qui isolés, sembleraient insignifiants voire attendrissants, mais accompagnés des vingt autres cris de leurs congénères, semblent alors terrifiants et beaucoup plus puissants. Lorsqu’un seul animal tombe et agonise, comme dans Dog[LAB]01, un sentiment de pitié nous envahit, alors que lorsqu’une meute entière de clones, une armée d’animaux tombe à l’unisson, cet amusement laisse place à un sentiment plus angoissant.

C’est la fin… Les clones redeviennent clones, ils ne sont plus des individus à part entière, la meute s’éteint à l’unisson dans la souffrance.

 

Quelques précisions:

En utilisant une meute toute entière de robots chiens identiques le but est de créer une impression plus effrayante que cela n’était possible avec l’unique Dolly de Dog[LAB]01, qui inspirait souvent de l’amusement, quelque chose que l’artiste n’avait pas voulu.

L’utilisation d’une meute de clones illustre également les craintes plus contemporaines à propos du clonage, de la dissémination de nouvelles maladies, et des génocides. La mort dramatique des robots défie les rêves utopiques des transhumanistes dans lesquels la technologie robotique est considérée comme un moyen de surpasser notre mortalité, tout comme la reproduction artificielle de copies du Meilleurs des Mondes d’Aldous Huxley était censée palier la mortalité des être vivants.

Ne parlons plus simplement d’un individu mais d’une "meute", d’un "rhizome" comme le suggère Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille Plateaux.

Par ailleurs comme le souligne Luciana Parisi, la nouveauté de Dolly la première brebis clonée, n’a pas été que l’on soit désormais capable de cloner un mammifère, mais que nos gènes et nos organes puissent être recréés entièrement. Le point essentiel n’est pas seulement que nous puissions reproduire la vie artificiellement mais aussi que les êtres vivants puissent être entièrement créés, modelés à partir de zéro.

 

Fonctionnement technique:

Pour coordonner et synchroniser les mouvement des différents robots il est nécessaire de pouvoir communiquer en temps réel avec eux, et ce de façon rapide et sûre. Un dispositif wifi cms a ainsi été développé et incorporé à tous les robots. Chaque robots possède ainsi maintenant une adresse IP diférente et un ordinateur central est capable de communiquer avec chacun d’entre eux.

Les données sont gérées sur le PC par une application Delphi et sont envoyées aux robots par l’intermédiaire d’un point d’accèss wifi directement connecté à l’ordinateur. Le système fonctionne en réseau local et ne passe pas par Internet.

 

Le dispositif utlisé est une carte cms PicoIP Wifi crée tout spécialement par Jean-Pierre Mandon. Ce dispositif est une monocarte à base de microcontroleur PIC 18LF458 et d'une carte compact flash WIFI. Le processeur assure la gestion de la carte compact flash et permet d'échanger des données via un réseau WIFI. Il s'agit en fait d'un convertisseur WIFI/liaison série qui permet de commander des dispositifs à distance par le réseau.

 

Différents prototypes :

Chien équipé de module RADIO

voir le prototype

Chien équipé de module WIFI n°1

voir le prototype

Chien équipé de module WIFI n°2 (version finale)

voir le prototype

 

Partenaires:

Asistance technique: Jean-Pierre Mandon
Financement partiel par la Leverhulme Trust Grant à la suite d'une résidence au BRL: Bristol Robotics Laboratory sur une invitation de Dylan Evans.

 

Liens:

Journal de la résidence sur le site de Watershed
BRL: Bristol Robotics laboratory (Nouveau site)
IAS LAB: Intelligent Autonomous Systems Laboratory (Ancien site)
Dr Dylan Evans
Jean-Pierre Mandon
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